l'Autobiographie

Bon alors je suis pas sûr que ce soit complet ...
Si quelqu'un a mieu à ce sujet qu'il le mette merci


L'autobiographie (Français - 1re générale)

I. L'autobiographie, c'est quoi ?

a. ce que c'est
Le terme autobiographie (auto+biographie : biographie de soi-même) est apparu tardivement en France, en 1842 (1800 en Angleterre). Jusqu'au 19e siècle, on employait le terme de "mémoires". Selon Philippe Lejeune, dans Le Pacte autobiographique, une autobiographie, c'est le "récit rétrospectif en prose que quelqu'un fait sur sa propre existence quand il met l'accent principal sur une vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité." Dans une autobiographie, narrateur, auteur et personnage principal se confondent en une seule et même personne. Cela fait penser à Montaigne qui écrivait : "Je suis moi-même le sujet de mon livre" (Essais, 1580) On est assez proche aussi de l'esprit des Confessions aussi bien de Saint Augustin que de Rousseau.

b. ce que ce n'est pas
L'autobiographie se différencie de :
- la biographie dans laquelle un auteur raconte le vie de quelqu'un d'autre que lui-même.
Ex : René ou la vie de Chateaubriand d'André Maurois, Malraux de Gaëtan Picon, L'Idiot de la famille (biographie de Flaubert) (1971-72) de Sartre ...
- l'autobiographie fictive dans laquelle l'auteur et le narrateur sont bien distincts.
Ex : Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar, Le dernier jour d'un condamné (1829) de Victor Hugo.
- le roman autobiographique dans lequel la réalité est agencée en faveur ou en défaveur du narrateur ou du moins travestie.
Ex : La promesse de l'aube de Romain Gary : l'auteur cède au plaisir de l'écriture romanesque ; A la recherche du temps perdu de Proust.
- les mémoires dans lesquelles l'auteur/narrateur reprend sélectivement certains événements de manière descriptive, sans rentrer dans l'analyse. L'auteur/narrateur est un simple témoin.
Ex : Mémoires du cardinal de Retz, Mémoires d'une jeune fille rangée (1958) de Simone de Beauvoir, Mémoires de Saint-Simon, Antimémoires de Malraux.
- le journal, qui s'écrit au jour le jour et dont la structure est différente de l'autobiographie.
Ex : Journal d'Anne Frank, .Journal de Gide (Attention, le Journal de Bridget Jones d'Helen Fielding est un journal fictif !)

II. L'écriture autobiographique

a. le pacte autobiographique
C'est l'affirmation qu'il existe une identité entre l'auteur ; le narrateur et le personnage. C'est ce que fait Rousseau dans le préambule des Confessions.

b. les caractéristiques
- l'importance du Moi
- Le Moi émotif
L'omniprésence des pronoms personnels JE et ME, des adjectifs possessifs de 1e personne est décelable dans pratiquement toute autobiographie digne de ce nom.
- Le Moi "critique"
L'autobiographe se pose comme témoin et aussi comme analyste et juge. Il est censé avoir pris du recul sur les événements de sa vie et apporter donc un point de vue critique et/ou d'analyste.
- les souvenirs (dimension nostalgique de l'autobiographie) cf. Enfance de Nathalie Sarraute, Les mots de Sartre.

c. le mode d'écriture
- focalisation interne - emploi des temps Sont utilisés principalement le présent et le passé (pour les souvenirs cf II.2) Le présent est employé pour les réflexions qui se greffent sur le récit du passé. Le passé simple évoque les actions. L'imparfait évoque les habitudes, et les "éternise".

III. Un nouveau genre littéraire ?

a. prédominance de ce mode d'écriture dans la littérature contemporaine
L'autobiographie apparaît comme une tendance de la littérature moderne. Elle était déjà présente chez Sartre dans Les mots, Simone de Beauvoir dans les Mémoires d'une jeune fille rangée.
Parmi les contemporains, on retrouve Christine Angot et son Sujet Angot, Catherine Millet dans La vie sexuelle de Catherine M. (2001) .C'est pourquoi, on peut presque parler d'un nouveau genre littéraire à l'heure où l'individualisme est triomphant.

b. Les limites de ce "genre"
- Possibilité de "travestir" la réalité Comment être sûr de la sincérité de ce qui est écrit ? Cf. L'ère du soupçon de Sarraute. Comment être sûr que la réalité n'est pas arrangée ?
- Facilités de l'épanchement Tout le monde peut prétendre se raconter (de manière flatteuse de préférence) ; risques de dérives.de plongée dans un narcissisme pur et simple (sans intérêt littéraire ou autre) La capacité à s'épancher et à écrire ne forme pas un écrivain.

NB : L'autobiographie est écrite par un écrivain ; on ne s'improvise pas autobiographe à partir du moment où on raconte sa vie. Nécessité qu'il y ait un style, une teneur...

- La mémoire est oublieuse. En écrivant son autobiographie, on s'expose au risque de déformer les faits, d'en oublier d'autres et enfin d'en inventer certains.

j'ai deplacé le Post De Ghjase qui s'etait trompé



I. Définition

L'autobiographie est "la biographie d'un auteur faite par lui-même" (Petit Robert).
- graphie = écriture
- bio = la vie
- auto = soi-même. L'auteur, le narrateur et le personnage dont il est question ne sont qu'une seule et même personne.


II. Les premières apparitions du genre.

a. Saint Augustin, Les Confessions
Dans ses Confessions, Saint Augustin, l'un des plus célèbres théologiens de l'histoire du christianisme, raconte sa vie religieuse, et confie aussi ses doutes, ses péchés. Il explique la révélation, la conversion religieuse. Ce livre rédigé au 4e siècle après Jésus Christ est sans doute la première apparition du genre autobiographique : on peut dire que Saint Augustin fut un précurseur.


b. Montaigne, Les Essais
Dans ses Essais, publiés à la fin du 16e siècle, Montaigne livre ses pensées, ses expériences et réfléchit sur la condition de l'homme : Je suis moi-même la matière de mon livre écrit Montaigne.

III. Rousseau : le fondateur

Avec Les Confessions, publiées en 1782, Rousseau rédige la première autobiographie car il entreprend de raconter la totalité de sa vie avec la plus grande sincérité possible.
La première phrase de son livre montre la nouveauté du genre : "Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple (.)" A travers ce récit, Rousseau voudrait se montrer tel qu'il fut et se justifier auprès de ses semblables. La "transparence" désirée par l'auteur exprime la volonté de ne pas mentir ni de masquer la réalité et donc d'assumer ses fautes.

Le titre est semblable à celui de Saint Augustin, treize siècles plus tard. Rousseau voit sans dans le fait de se livrer une démarche "spirituelle" :
"Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge."

IV. Les héritiers du genre

Au 19e siècle, l'autobiographie est un genre pratiqué par bon nombre d'écrivains. Stendhal, romancier, raconte une partie de sa vie, en particulier son enfance malheureuse après avoir perdu sa mère, dans la Vie de Henry Brulard. George Sand se raconte aussi dans Histoire de ma vie.

Chateaubriand donne au récit autobiographie ses lettres de noblesse avec les Mémoires d'outre-tombe. Dans ce récit, publié après sa mort en 1848, l'auteur prend quelque liberté avec les contraintes du genre et se décrit comme une sorte de héros de son temps. Il offre encore une réflexion sur les événements politiques dont il fut à la fois le témoin et l'acteur.

V. Et le 20e siècle.

Au 20e siècle, l'écriture autobiographique n'a pas perdu son souffle. Leiris dans L'âge d'homme, Sartre dans Les Mots ou encore Sarraute dans Enfance éprouvent le besoin de confronter leur plume à l'acte de vérité.

Des écrivains marqués par la cruauté des camps de concentration verront encore dans l'écriture la possibilité de témoigner ou encore d'exorciser l'horreur : Primo Levi, Si c'est un homme, Jorge Semprun, L'écriture ou la vie.

VI. Le roman autobiographique

Il existe des fictions autobiographiques : la ressemblance entre la vie de l'auteur et celle du personnage du récit semblent très proches. Le récit pourtant n'est pas à la première personne et l'auteur a choisi un personnage de son invention qui ne porte pas son nom.

L'Enfant de Jules Vallès en est un exemple célèbre. L'Enfant, Arturo Bandini est très proche de son auteur John Fante. Pourtant on ne peut parler d'autobiographie puisque l'auteur ne raconte pas sa vie et a préféré la fiction romanesque, c'est pourquoi il s'agit d'un "roman autobiographique".

VII. Réflexions sur le genre

De l'époque de Saint Augustin à nos jours, le genre autobiographique a bien sûr évolué. De l'entreprise spirituelle et religieuse qu'il était au départ, dans la tradition de la "confession religieuse", il est devenu plus personnel, et s'est accompagné d'un réflexion politique, philosophique artistique, psychologique.

Les limites de ce genre ne sont pas toujours très claires :
Aussi sincère soit-elle, l'écriture autobiographique ne peut donner une "copie" exacte de la vérité, étant soumise à la mémoire humaine et à ses défaillances ainsi qu'au regard subjectif de l'auteur. Rousseau l'exprime dans ses Confessions, Stendhal se trompe sur certaines dates dans sa Vie de Henry Brulard.
Enfin inversement, comment ne pas penser à la part personnelle qu'il y a même dans une oeuvre de fiction, l'auteur se dissimulant souvent derrière ses personnages ? Toute ouvre ne porte-t-elle pas en elle un message personnel ?