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 Analyse(s) du texte

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PGP
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Masculin Nombre de messages : 52
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MessageSujet: Analyse(s) du texte   Analyse(s) du texte Icon_minitimeJeu 17 Mai - 4:32

Analyse prise sur le net :


INTRODUCTION
Cette fois, voici une des confessions de Rousseau qui justifie vraiment le titre de l'ouvrage. Il ne se contente pas de nous raconter sa vie : il se confesse, et même, il s'absout (il se "pardonne"), ou du moins, selon le mot d'André Maurois, il "bat sa coulpe" vigoureusement en sachant que le lecteur l'absoudra.

On pourra analyser successivement :
I. Le récit de l'incident "Il est bien difficile . s'accomplir"
II. Le commentaire "J'ignore ce que . mes confessions"
III. Le plaidoyer "J'ai procédé rondement . du courage"
I. LE RECIT
Au moment où se situe cet épisode, en 1728, Rousseau se trouve à Turin, ou l'a envoyé Mme de Warens : convertit de fraîche date, il est plus ou moins livré à lui-même, et bat le pavé de la capitale Piémontaise.
Après le passage sentimentale chez la jolie Mme Basile, il est pour trois mois chez Mme de Vercellis. Mais elle vient de mourir et dans le désordre de la succession, se produit l'incident auquel Jean Jacques, vieilli, consacre toute la fin du livre II des Confessions.
Le récit est naturel, vif. L'ordre suivi est des plus clair : du vol, on passe à l'enquête et à la dénonciation, puis à la confrontation et au débat, avant que ne soit prononcé le verdict qui renvoi les parties dos à dos. Le jeu des temps verbaux est remarquable : il fait succéder au passé simple, le présent, plus direct et plus évocateur, avant de revenir au passé simple. Quelques imparfaits de-ci de-là expriment l'état de l'antériorité. L'emphase (la solennité) des qualificatifs n'est pas moins notable : ils sont tous destinés à noircir et à charger Rousseau (barbare cour [l.1912], infernal, diabolique) : la volonté du coupable ni est pour rien : ce fut ouvre du démon, aux attaques duquel un pauvre innocent n'a pu résister.
Le portrait moral doit rendre la victime intéressante : jeune, jolie, innocente, honnête, saine fille des montagnes ... Chez Marion (déjà pure héroïne de mélodrame), on notera la correspondance entre le physique et le moral. Inversement, tous les détails contribuent à noircir le jeune voleur. Enfin, tout doit minimiser le larcin et le préjudice, le désordre dans lequel est plongé la maisonnée. Quand au ruban, il est petit et vieux.
II. LE COMMENTAIRE
Rousseau examine les conséquences de l'acte de ce vol successivement pour Marion et pour lui ("j'ignore ce que devint ... [l.1937]). Pour Marion, il se trouve à émettre une simple hypothèse mais si l'affaire lui tient tant à cour, pourquoi n'a t il jamais cherché à savoir ce qu'est devenu Marion ? Lorsqu'il parle de lui, il souligne la disproportion entre l'insignifiance du larcin et la gravité de ses incidences.
Rousseau a marqué fortement au cours du récit le contraste entre sa propre obstination et la vertu digne et généreuse de Marion. Elle est parfaite : elle est l'ange assailli par un véritable démon. Mais ce jeu d'hypothèses gratuites et d'antithèses finit par infléchir assez hypocritement la situation réelle : la victime, suppose Rousseau, à sans doute connu bien des déboires en son existence matérielle. Mais Rousseau semble considérer que cela n'est rien au prix des souffrances morales que lui-même a connu dans sa vie. Le coupable se rend intéressant et pitoyable : nuits agitées, visité par la douloureuse image de Marion, une vie orageuse [l.1957], remords [l.1960], sans la confidence d'une amitié consolatrice. Seul une exigence de pénitence l'aurai amené à la confidence de sa faute, donc à la rédaction de ses Confessions.
III. LE PLAIDOYER
Rousseau est fort habile ici : tous les traits par lesquels il s'était chargé sont maintenant repris et se trouvent fournis des justifications de sa conduite et autant de circonstances atténuantes. Paradoxalement, d'accusé, Rousseau passe pour finir au rôle d'accusateur. Il rejette la responsabilité sur autrui, selon un processus qui lui est assez coutumier.
A en croire Rousseau, l'excès d'intérêt qu'il portait à Marion le poussait à la charger du vol lorsqu'elle fut présente à ses yeux. Si vraiment quelques penchants le portait vers elle, Marion dut être le dernier objet sur lequel il dut s'excuser. Quel rapport entre avoir songé donner le ruban à Marion et la laisser accuser du larcin ?
Il n'en demeure pas moins que pour un individu aussi stupide qu'il se prétend et n'ayant que l'esprit de l'escalier, Jean-Jacques manie passablement l'art de décharger sa responsabilité : toute la faute en définitive incombe à ces grandes personnes raisonnables, habiles, cultivées qui n'ont pas su le prendre, le guider et le délivrer de son aveu ("tout était si facile à arranger"). Et tout s'arrange si facilement avec des si .
Pauvre Rousseau, Rousseau l'incompris.

CONCLUSION
Malgré la grâce et la vivacité du récit, une gène subsiste après la lecture de ces pages. On tiendra compte à Rousseau de ses bonnes intentions, de son courage. Son mea-culpa semble sincère et sans doute aussi le remords qu'il affiche, mais cette confession publique fournit des armes contre lui : son insistance à s'appesantir sur un si minime incident devient suspecte. Par un trop habile plaidoyer, il rejette à posteriori toute la responsabilité sur autrui et n'endosse que l'acte matériel. C'est une singulière appréciation morale des délits et des devoirs.



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J'aimerais bien que quelqu'un se devoue pour m'aider affraid affraid affraid affraid
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Oliv

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MessageSujet: Re: Analyse(s) du texte   Analyse(s) du texte Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:07

ANALYSE PROF

Le ruban volé :


Introduction : il s’agit de l’épisode du ruban volé. Il s’agit d’un aveu capital pour Rousseau puisque comme il le dit à fin du livre 2 : ce poids est donc resté jusqu’à ce jour, sans allègement sur ma conscience et je puis dire que le désir de m’en délivrer en quelques sortes a beaucoup contribué à la résolution que j’ai prise d’écrire mes confessions. Il s’agit donc d’un vol réalisé par J-J après la mort de Mme de Vercellis chez qui il était secrétaire. Le vol paraît anodin mais nous allons voir qu’il a une importance de premier plan.

Annonce du plan :

Il s’agit d’une confession mise en scène sous la forme d’une véritable scène de tribunal.

- L’objet du procès
- Présentation de la victime
- Interrogation
- La sentence

- Il y a avant tout une description de l’objet volé. L’objet est dévalorisé par tous les adjectifs qui le caractérisent : petit, vieux et par la comparaison qui suit : meilleure chose à ma portée. Rousseau décrit ensuite le vol lui-même ; c’est un vol de circonstances comme le montre le passé simple utilisé. Ce vol est d’autant moins important qu’il est avancé par le verbe « perdit » qui diminue la responsabilité. Il n’y a aucunes distances entre le moment du vol et le moment de la découverte du voleur (passé simple). Il faut remarquer aussi l’utilisation grammaticale du pronom « me » dans « on me le trouvât bientôt ». c’est un emploi affectif et un peu familier. Dans la même phrase, il y a donc le vol et sa découverte pour montrer la rapidité d’action mais surtout, l’apparition du pronom « on » repris tout au long du texte qui s’oppose au pronom « je » et qui va montrer comment Rousseau se trouve isolé face à un groupe impersonnel, compact et donc hostile. Pour accentuer la rapidité et ainsi diminuer l’importance du vol, Rousseau emploie le passé simple mais aussi le présent de narration (l.33), ce qui actualise le récit et va lui donner une dimension vivante. Les phrases sont aussi très courtes et il y a un emploi répété de parataxe (absence de coordination ; l’effet stylistique produit est la rapidité).

- C’est une présentation originale puisqu’il s’agit d’un très grand éloge. Tous les adjectifs sont laudatifs. Tous les noms décrivent des qualités (fraîcheur, modestie,…). Une formule qui résume le portrait : « on ne pouvait la voir sans l’aimer ». Ce portrait peut surprendre mais il a une fonction dans l’aveu (double fonction) : d’abord, il aggrave la responsabilité de Rousseau, mais aussi désigne la responsabilité de l’assemblée qui n’avait pas du avoir de doutes envers Marion.

- Rousseau décrit l’interrogatoire auquel il va être soumis : il décrit d’abord les juges : impressionnants par leur nombre et par la qualité de leur chef (comte de la Roque). La timidité de Rousseau ne peut qu’en être renforcée. Mais c’est aussi une façon de les mettre en accusation comme on va le voir tout au long du texte. L’interrogatoire met en valeur la défense de Marion. Ses gestes et ses paroles sont décrites au présent de narration et il y a aussi l’utilisation du discours direct (l.12). A aucun moment, les paroles mêmes de Rousseau ne sont citées. La scène est extrêmement rapide comme le marque la parataxe et surtout, elle oppose de façon caricaturale Marion et J-J. On relève ainsi des antithèses très fortes : pour Marion : angélique ; et pour J-J : diabolique. On a aussi une antithèse entre tous les noms (simplicité, audace,…). Emploi insistant d’un « on » général et informel. Ce « on » est incapable d’aller au-delà des apparences et de trouver la vérité. Il représente donc la société : la société toute entière se trompe et porte une partie de la responsabilité. Il faut remarquer aussi l’attitude sans courage du noble.

- La sentence reprend avec insistance le pronom « on », collectif, qui s’appose au « moi ». Ce « on » représente un tribunal incapable de juger avec droiture comme le souligne le mot de la l.21 : « préjugés ». La sentence est prononcée par un aristocrate qui devrait représenter l’élite de la société : « aristo-cratie », et qui est ici incapable de prononcer un jugement (nous renvoyant tous deux). La fin du texte s’apitoie exclusivement sur J-J et non sur la victime.

Conclusion : cet aveu destiné à libérer la conscience de Rousseau présente une fois de plus un procédé qui consiste à mettre en accusation les autres pour échapper à sa propre responsabilité. A la fin du chapitre, J-J insistera bien sur le fait qu’il aurait avouer sans efforts, si les adultes lui avaient laissé un peu de temps et prêter un peu plus d’attention. En réalité, toutes ces confessions vont toujours dans le même sens : elles représentent la démonstration d’une théorie fondamentale pour Rousseau : « l’enfant, c’est comme l’homme à l’état de nature, il est naturellement bon et c’est le contact avec la société représentée par les maîtres, les camarades, les employeurs qui peu à peu va apprendre à l’enfant de nombreuses perversions.
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