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 Analyse(s) du texte

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PGP
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Masculin Nombre de messages : 52
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MessageSujet: Analyse(s) du texte   Analyse(s) du texte Icon_minitimeJeu 17 Mai - 4:34

INTRODUCTION

Prendre conscience du temps qui conduit à évoquer la vieillesse, c'est ce que fait Ronsard dans ce sonnet adressé à Hélène. Si elle se reconnaît dans l'image cruelle d'une jeune femme nostalgique, elle comprendra qu'il faut profiter du présent. La vie humaine est aussi brève que celle des roses.

On pourra analyser successivement :
I. L'originalité de la demande amoureuse.
II. La célébration de la poésie
I. ORIGINALITÉ DE LA DEMANDE AMOUREUSE
1. Une image peu flatteuse.
Sa beauté est passée. Ce sonnet a été écrit pour Hélène, or il ne cherche pas à la célébrer mais lui renvoie plutôt une image peu flatteuse d'elle même. Sa beauté n'apparaît qu'à l'imparfait « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle » (v.4).
Son dédain. Au moral non plus, Hélène n'est pas célébrée. Son attitude en face de Ronsard est évoquée pour être regrettée. Elle apparaît en effet dans une attitude de dédain en face de l'amour qui lui est offert « regrettant mon amour et votre fier dédain » (v.12).
Sa vieillesse, non sans une certaine cruauté, Ronsard préfère envisager l'heure des souvenirs mélancoliques. A deux reprises, il se plaît à faire envisager à Hélène sa vieillesse : « Quand vous serez bien vieille » (v.1), « vous serez au foyer une vieille accroupie » (v.11).
2. La précision de la scène
Au vers 1, les circonstances : "au soir", "à la chandelle", qui permettent d'imaginer la scène ne manquent pas de douceur. En effet, l'heure choisie s'accorde avec l'âge et la chandelle (éclairage réservé aux riches du XVIème siècle) rappellent discrètement l'aisance matérielle d'Hélène.
L'évolution vers la familiarité : L'adjectif vieille n'était au vers 1 qu'un attribut d'Hélène et non sa caractéristique essentielle. Au vers 11, Ronsard y substitue le substantif "une vieille" signifiant qu'Hélène n'a plus d'autre qualité que la vieillesse.
Au même vers 11 s'achève le tableau avant l'apostrophe finale : « Vous serez au foyer une vieille accroupie ». Le participe passé "accroupie" apparaît brutal. Il est resté en quelque sorte l'écho réaliste du participe "assise" du vers 2. Ce qui confirme cette idée, c'est que le groupe de mots "au foyer" reprend l'expression "auprès du feu".
Ronsard est donc devenu plus cynique. De plus, la douceur du rythme initial bien cadencé « Quand vous serez bien vieille / au soir, à la chandelle » a disparu au vers 11, alexandrin d'une seule traite.
La solitude d'Hélène : En outre, la vieillesse d'Hélène ne se trouve nullement douce : Sa vie parait au contraire particulièrement monotone. D'abord parce que Ronsard a l'habileté de la présenter seule et non entourée d'enfants ou petits enfants. La seule présence que l'on perçoive autour d'elle est celle des domestiques.
La monotonie de sa vie : En outre, la vie d'Hélène semble bien monotone. Le rythme des vers 2-3 coupés à l'hémistiche donne l'impression d'une vie trop bien réglée qui ne manque pas de susciter le regret du passé.
3. La nostalgie
Les formes du regret. Le participe "regrettant" au vers 12 a un double sens : Il signifie à la fois éprouvant de la nostalgie à l'égard de mon amour pour vous et regrettant de ne pas y avoir répondu. Ce regret, Ronsard se plait à le faire durer en employant les participes présents chantant et vous émerveillant. Transférés à la servante, les participes présents du second quatrain jouent le même rôle nostalgique : « Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant »
La projection dans le futur aux vers 13 et 14. Le poète lance à Hélène son appel : « Vivez si m'en croyez. » (v.13-14). Dans ces deux vers, il ne cherche pas à montrer que la beauté actuelle d'Hélène contredit à l'annonce de sa décrépitude : omettant de lui redire qu'elle est belle (adj. belle au passé) comme s'il voulait par là qu'Hélène prenne bien conscience du caractère fugitif de sa beauté. C'est parce que cette beauté est éphémère qu'elle a besoin de la poésie de Ronsard.

II. LA CÉLÉBRATION DE LA POÉSIE
1. La présence du poète
D'une part, Ronsard se consacre à peu près autant de vers qu'à Hélène.
D'autre part, il a soin de ne pas se mettre en scène au moment crucial de sa vieillesse.
De plus, alors qu'Hélène n'a pas droit à être nommé dans ce poème (elle n'acquerra ce droit que si elle cède à l'amour de Ronsard), le poète se cite deux fois.
2. Une mort très douce
Plus que sa vieillesse, c'est son fantôme qu'il met en scène et sa mort même semble légère. Là où Hélène était accroupie, Ronsard se repose parmi des arbres consacrés à Vénus. Certes le poète meurt, mais il continue à vivre dans les mémoires.
Chacun sur terre se souvient de lui, Hélène bien sûr : « Direz chantant mes vers » (v.3) mais encore l'ensemble de ses servantes se souviennent de Ronsard. L'expression « lors vous n'aurez servante » (v.5) a un caractère absolu. Elle signifie toutes les servantes. Ronsard est au cour du dialogue qu'il imagine entre Hélène et ses servantes, et c'est la force de son seul nom qui les tire de leur somnolence.
3. Le nom de la gloire
L'orgueil du poète ici ne manque pas de finesse puisqu'il envisage sa gloire pour la faire rejaillir sur Hélène : « bénissant votre nom de louange immortelle » (v.Cool. Ne pouvant plus célébrer Ronsard mort, la servante transfert son admiration à celle qui lui a inspiré des poèmes, ce qui permet à Ronsard, écrivain de ce texte, de célébrer Hélène.
Ainsi Ronsard a vaincu la mort. Au nom de la poésie Hélène devrait donc répondre de son amour : « Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain ».
CONCLUSION
De façon inattendue, Ronsard mêle deux thèmes communs : d'une part l'épicurisme et la poursuite du bonheur, d'autre part l'immortalité que prodigue la poésie. Ce poème est une forme de provocation puisque Ronsard projette par Hélène une vision réaliste de son avenir mais il est aussi un appel à vivre le présent pour vaincre la mort (Carpe diem).




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Oliv

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MessageSujet: Re: Analyse(s) du texte   Analyse(s) du texte Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:19

EXPLICATION PROF

Quand vous serez bien vieille, Pierre De Ronsard

Intro : le poème est extrait des « sonnets pour Hélène » parut en 1578. (Ronsard a 54 ans)) Hélène de Surgères est une fille d’honneur de Catherine de Médicis, d’une beauté remarquable, elle était demeuré inconsolable après la perte de son fiancé dans la guerre civile (1570). La reine invita Ronsard à chanter cette fidélité remarquable. Ronsard écrivit d’abords des poèmes sur commande et puis il se mit à aimer sincèrement Hélène. Les 130 sonnets composant le recueil montrent cette évolution.


Ce poème est une invitation à l’amour assez original. En même temps qu’une réflexion sur le temps qui passe et la grandeur de l’art. ce poème oppose aussi de façon très précise les 2 personnages clés Hélène et le poète/ dans les 2 quatrains, le poète imagine le futur d’Hélène. Dans les 2 tercets, il oppose le futur de chacun d’eux avant de conclure sur un retour au présent.


I - Le futur d’Hélène

Le temps employé : futur à valeur de certitude. La jeune fille est évoquée par l’adjectif mis en valeur au centre du ver. Adjectif particulièrement dissonant à cause des consonnes. De plus, terme du registre courant. Dernier moyen d’insistance, l’adverbe « bien » (même sonorité).
Le tableau que présente le poète est particulièrement sombre (soir, chandelle, feu). Les activités décrites sont statiques (dévidant, filant). La monotonie est accentuée par l’assonance en « ant » (9).
On attend normalement dans un poème d’amour, un compliment : au vers 4. Il y est mais à l’imparfait ce qui aggrave le portrait de la vieille femme. La beauté s’est enfuit, comme tout le reste.
Le participe filant peut évoquer, au niveau des connotations, les parcs chargés de décider du cours de la vie de chaque homme.
Dans ce premier quatrain, la seule note positive est apportée par le poète. Cité par son nom. Il est associé aux verbes « chantant, émerveillant, célébrait ». les 3 verbes évoquant la gloire et le bonheur. Le nom du poète est mis en valeur par sa position (premier mot).
Dans le deuxième quatrain, le tableau s’élargit et on découvre ce qui accompagne la vieille femme. Le mot servante est mis en valeur par sa place et par l’accent qu’il porte. La notation du vers 6 emprunté au poète latin Tibulle contribue à compléter l’atmosphère très sombre du tableau évoqué. L’assonance en « a » très présente dans ce quatrain alourdit encore l’atmosphère. Nous avons la même évocation du poète à nouveau associé à des termes très élogieux (bruit, ici au sens élogieux : immortel) il faut surtout remarquer que la poésie confère au poète une dimension d’éternité. Cet adjectif s’oppose à l’adjectif vieille s’appliquant à la jeune fille (adjectif dépréciatif)
Les 2 quatrains opposent donc 2 avenirs : un terne, monotone, accablé de solitude et un autre lumineux et défiant le temps.

II - Le futur du poète

Il est évoqué en 2 vers directement. Présence du futur. Ces 2 vers ne se comprennent que par la référence à la conception grecque de la mort ; « je serais sous la terre » évoque le royaume d’Hadès. Royaume souterrain dans lequel chacun va être jugé en étant sous terre. « fantôme sans os » désincarné de tous humains après mort ; « myrteux » évoque une partie des enfers réservés aux amoureux : petit bois de myrte => arbre préféré d’Aphrodite. Mort évoqué par Ronsard pour lui-même est pleine de douceur comme l’indique le mot repos placé en fin de vers. Cette sérénité contraste violemment avec les 2 vers suivants qui rappellent la vieillesse qui attend la jeune fille. L’adjectif spécifie une vieille : donc péjoratif. La sonorité qui associe une gutturale et un « i » assez rude car roulé à l’époque. Reprise au mot suivant « regrettant ». Proximité des 2 sonorités assez désagréable => dévalorisation du portrait. L’opposition entre amour et dédain confirme le contraste entre les 2 futurs évoqués. Le vers finit de façon assez brutale par un mot à rime masculine.


III - La leçon du poète

Brusque retour au présent dans les 2 derniers vers. Le mode employé est l’impératif : l’injonction est donc très ferme (c’est l’ordre). Aucune liaison entre ces derniers vers et ceux qui précèdent : il s’agit donc bien d’une conclusion argumentative. On retrouve à nouveau une antithèse nette entre demain et aujourd’hui. Quand au dernier vers, qui utilise une métaphore depuis que c’est entré dans le langage courant. Il est lui aussi emprunté à un poète latin « Horace ». on constate chez Ronsard une imitation originale ce qui correspond tout à fait à la doctrine de la pléiade qui souhaite s’inspirer des plus grands auteurs grecs et latins mais à condition de renouveler le genre et de trouver une inspiration plus personnelle. Doctrine de l’innutrition (se nourrir jusqu’à culture personnelle).

Conclusion : adjectif crée par Ronsard, selon la doctrine de la pléiade, qui demandant d’enrichir langue française par création de mots nouveaux selon les règles de la langue.
Ce poème est à la fois un poème d’amour, une argumentation et une illustration de la doctrine de la pléiade. Mais on retrouve aussi une inspiration très forte puisée dans l’antiquité ce qui est une des caractéristiques de l’humanisme. C’est aussi un poème d’une très grande simplicité qui pourtant a disparut dans l’oubli pendant 2 siècles jusqu’à ce que les romantiques le redécouvrent.


afro afro afro Moi aussi ... afro afro afro
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