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Fk
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Masculin Nombre de messages : 28
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MessageSujet: Texte   Texte Icon_minitimeLun 30 Avr - 17:49

Eugène Ionesco – Rhinocéros (1960)


-Une petite ville de province voit peu à peu ses habitants se transformer en rhinocéros. Un seul homme résistera à cette épidémie de « rhinocérite » : Béranger. La scène suivante se passe chez ce dernier. Celui-ci s’apprête à déjeuner en compagnie de Daisy, sa fiancée, et Dudard, un de ses collègues de bureau. –

(On entend du dehors un grand bruit d’un troupeau de rhinocéros, allant à une cadence très rapide. On entend aussi des trompettes, des tambours.) Qu’est ce que c’est ? (Ils se précipitent tous vers la fenêtre de face.) Qu’est ce que c’est ? (On entend le bruit d’un mur qui s’écroule. De la poussière envahit une partie du plateau, les personnages, si cela est possible, sont cachés par cette poussière. On les entend parler.)

BERENGER – On ne voit plus rien, qui se passe-t-il ?
DUDARD – On ne voit plus rien, mais on entend.
BERENGER – Ca ne suffit pas !
DAISY – La poussière va salir les assiettes.
BERENGER – Quel manque d’hygiène !
DAISY – Dépêchons-nous de manger. Ne pensons plus à tout cela. (La poussière se disperse.)
BERENGER, montrant du doigt dans la salle – Ils ont démoli les murs de la caserne des pompiers.
DUDARD – En effet, ils sont démolis.
DAISY, qui s’était éloignée de la fenêtre et se trouvant près de la table, une assiette à la main qu’elle était en train de nettoyer, se précipite près des deux autres personnages – Ils sortent
BERENGER – Tous les pompiers, tout un régiment de rhinocéros, tambours en tête.
DAISY – Ils se déversent sur les boulevards !
BERENGER – Ce n’est plus tenable, ce n’est plus tenable !
DAISY – D’autres rhinocéros sortent des cours !
BERENGER – Il en sort des maisons…
DUDARD – Par les fenêtres aussi !
DAISY – Ils vont rejoindre les autres. (On voit sortir de la porte du palier, à gauche, un homme qui descend les escaliers à toute allure ; puis un autre homme, ayant une grande corne au-dessus du nez ; puis une femme ayant toute la tête d’un rhinocéros.)
DUDARD – Nous n’avons déjà plus le nombre pour nous.
BERENGER – Combien y’a-t-il d’unicornus, combien de bicornus parmi eux ?
DUDARD – Les statisticiens doivent certainement être en train de statistiquer là-dessus. Quelle occasion de savantes controverses !
BERENGER – Le pourcentage des uns et des autres doit être calculé tout à fait approximativement. Ca va trop vite. Ils n’ont plus le temps. Ils n’ont plus le temps de calculer !
DAISY – La chose la plus sensée est de laisser les statisticiens à leurs travaux. Allons, mon cher Béranger, venez déjeuner. Cela vous calmera. Ca va vous remonter. (A Dudard.) Et vous aussi. (Ils s’écartent de la fenêtre ; Bérenger, dont Daisy a pris le bras, se laisse entraîner facilement. Dudard s’arrête à mi-chemin.)
DUDARD – Je n’ai pas très faim, ou plutôt, je n’aime pas tellement les conserves. J’ai envie de manger sur l’herbe.
BERENGER – Ne faites pas ça, savez-vous ce que vous risquez ?
DUDARD – Je ne veux pas vous gêner, vraiment.
BERENGER – Puisqu’on vous dit que...
DUDARD, interrompant Béranger – C’est sans façon.
DAISY, à Dudard – Ce n’est pas pour vous vexer.
BERENGER, à Daisy – Ne le laissez pas partir, ne le laissez pas partir.
DAISY – Je voudrais bien qu’il reste… cependant, chacun est libre.
BERENGER, à Dudard – L’homme est supérieur au rhinocéros !
DUDARD – Je ne dis pas le contraire. Je ne vous approuve pas non plus. Je ne sais pas, c’est l’expérience qui le prouve.
BERENGER – Vous aussi, vous êtes un faible, Dudard. C’est un engouement passager, que vous regretterez.
DAISY – Si, vraiment, c’est un engouement passager, le danger n’est pas grave.
DUDARD – J’ai des scrupules ! Mon devoir s’impose de suivre mes chefs et mes camarades, pour le meilleur et pour le pire.
BERENGER – Vous n’êtes pas marié avec eux.
DUDARD – J’ai renoncé au mariage, je préfère la grande famille universelle à la petite.
DAISY, mollement – Nous vous regretterons beaucoup, Dudard, mais nous n’y pouvons rien.
DUDARD – Mon devoir est de ne pas les abandonner, j’écoute mon devoir.
BERENGER – Au contraire, votre devoir est de… vous ne connaissez pas votre devoir véritable… votre devoir est de vous opposer à eux, lucidement, fermement.
DUDARD – Je conserverai ma lucidité. (Il se met à tourner en rond sur le plateau.) Toute ma lucidité. S’il y a à critiquer, il vaut mieux critiquer du dedans que du dehors. Je ne les abandonnerai pas, je ne les abandonnerai pas.
DAISY – Il a bon cœur !
BERENGER – Il a trop bon cœur. (A Dudard, puis se précipitant vers la porte.) Vous avez trop bon cœur, vous êtes humain. (A Daisy.) Retenez-le. Il se trompe. Il est humain.
DAISY – Que puis-je y faire ? (Dudard ouvre la porte et s’enfuit ; on le voit descendre à toute vitesse, suivi par Bérenger qui crie après Dudard, du haut du palier.)
BERENGER – Revenez, Dudard. On vous aime bien, n’y allez pas ! Trop tard ! (Il rentre.) Trop tard !
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M. QuiVousSavez

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MessageSujet: Re: Texte   Texte Icon_minitimeVen 8 Juin - 2:14

Petit problème de texte (d'où surement la raison pour laquelle il n'y a pas les explications de texte Wink )
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