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 Explication de texte (prof)

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Oliv

Oliv


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MessageSujet: Explication de texte (prof)   Explication de texte (prof) Icon_minitimeLun 28 Mai - 22:21

Les gorges Froides, Robert Desnos


Introduction : c’est un poème de Robert Desnos (1900-1945) ; c’est un authentique parisien du quartier de la Bastille (autrement dis la Bastoche). Il considérait cette qualité comme un des « hasard objectif » qui l’avait fait poète. Dès 1919, il participe au mouvement « dada » (dadaïsme), précurseur du surréalisme. C’est un des spécialistes de l’automatisme verbal lors des « séances de sommeil ». la poésie est donc pour lui le reflet du travail, du hasard et du rêve. La préférence étant donnée à tout ce qui est offert par le hasard et le rêve. Dans ce poème des « gorges froides », on assiste à un rêve étrange mais on ne peut s’empêcher d’y lire en même temps un poème d’amour et il faut aussi y reconnaître le travail du poète puisque Desnos a choisis un sonnet, le plus contraignant qui soit.

Annonce du plan
Le poème déroule comme une véritable devinette, une incitation renouvelée à chaque strophe pour proposer un sens et le soustraire aussitôt.


Le premier vers propose une confusion temporelle avec l’antithèse continue du second vers, avec opposition entre le participe « mort ». les vers 3 et 4 proposent une image surréaliste « facteur avec cercueil sous le bras », à valeur symbolique. La « lettre » ne peut être qu’une lettre d’adieu. On retrouve dans ces 2 vers (3 et 4), les 2 réseaux de la mort et du printemps « triste et cercueil » d’un côté et « fleur » de l’autre. Mais le vers 4, avec son dernier jeu de mot « tire d’elle » va nous proposer un début d’explications à cette strophe contradictoire ; la lettre peut être une lettre d’adieu. Tout dans la strophe devient symbolique.


Beaucoup plus complexe, plus proche du rêve et des incongruités du rêve (bizarreries). On trouve d’abord tout un réseau lexical du squelette « os, tibia, amputé ». un autre réseau, celui de l’orientation « boussole, pôle ». le lecteur toujours à la recherche du sens va se sentir « déboussolé ». dans ce deuxième quatrain, un deuxième réseau, celui du jeu macabre « marelle pour amputés » ainsi que celui du théâtre : « opéra ». le jeu est manifeste puisque au vers 7, il y a 13 pieds au lieu de 12 comme dans les autres alexandrins réguliers. Le vers 8 reste dans la même atmosphère avec le mot « épitaphe » (inscription sur un tombeau) mais, on a plutôt l’impression d’une parodie puisque l’image évoquée « un dieu taille ses grêles » appartient au registre épique. Allure grandiose avec le pluriel poétique de la fin « taille ses grêles ». a la fin de ces deux quatrains, le lecteur est surpris et il hésite entre plusieurs sens. Le lecteur espère avoir la clé dans les tercets ou au moins la chute.


Le vers 9, est une véritable parodie, très bel alexandrin, avec des allitération en « S », en « r ». Des assonances en « è » et en « oi » et une rime intérieure « soir ». séduit par le début du vers, presque romantique, le lecteur voit cet effet brisé par le nom de la rue en fin de vers, rue personnifiée. Les 2 vers suivant continuent à plonger le lecteur dans l’illusion : d’abord, le complément traditionnel à la femme aimée mais il y a aussi le recours à 2 termes, accessoires et machineries qui appartiennent au monde du théâtre et qui, pour indiquer comme le disait Apollinaire, la fausseté de l’amour même ; mais il y’a un dernier mot très surprenant qui brise le sens attendre mais qui évoque par la première syllabe le mot que souhaiterait le lecteur et qui est « bonheur ».

Le dernier tercet continue le même jeu. L’ « adieu solennel » placé en début de vers donne une tonalité élégiaque (tendre et plaintif ). Il confirme la première hypothèse de la lettre d’adieu. Le passé simple de « je vous aimai » marque de la même façon un temps révolu et affirme l’amour sincère du poète souligné par la répétition de la préposition « sans ». on remarque bien sur l’assonance en « u ». de même que celle du vers suivant en « i ». Nouvelle surprise vers 13, avec intrusion d’une rue parisienne, choisis pour le mot « folie », chargée de connotations. Le poète use aussi d’une belle formule, « ma silencieuse intruse » désignant la femme aimée qui continue d’habiter le cœur du poète. Mais il y’a la chute : en harmonie avec une partie du deuxième quatrain, mais évoque un objet surréaliste, inutile, surprenant, allant à l’encontre du l’objet quotidien obligeant une réflexion, une remise en cause des gestes de la vie. Cette chute propose aussi un but contradictoire, mais ce vers pose une nouvelle énigme : quel retour ? un retour à la vie, au bonheur.


Conclusion

Ce sonnet de forme très traditionnelle, propose un sens qui se dérobe toujours. On peut poser qu’il s’agit d’un jeu très maîtrisé grâce auquel le poète se joue de tout. Il se joue d’abord du sonnet lui-même : la forme est respecté (alexandrin), les rimes croisées des quatrains ABAB et 13 pieds au vers 7 évidemment bien choisis.
On y voit aussi une parodie des thèmes lyriques traditionnels de la poésie : l’amour malheureux, la douleur de l’amant délaissé. Enfin, on peut voir peut-être une parodie du surréalisme lui-même puisqu’il arrive à se glisser dans les habits étroits du sonnet. Toute cette parodie pourrait peut-être expliquer le titre parodie de l’expression courante : faire des gorges chaudes.
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