Voila l'analyse du texte 3 trouvée sur le net. Si vous en avez d'autres rajoutez-les
Jean de la Fontaine est né à Chateau-Thierry le 8 juillet 1621. Il étudia au collège de Château-Thierry jusqu'en troisième. Il y apprit surtout le latin, mais, soit par négligence, soit par paresse, ne s'intéressa pas au grec. Il le regrettera plus tard quand il aura besoin de certains textes anciens dont il ne pourra lire que les traductions latines.
En 1641, il entre à l'Oratoire, rue St Honoré, à Paris. Mais la vie monacale ne l'intéresse pas plus que le travail scolaire. Il quitte cet établissement 18 mois plus tard car, passant son temps à ses lectures, ces dernières n’étaient pas celles prônées par l’Oratoire.
Il se remet alors à ses études de droit et décroche, en 1649, un diplôme d'avocat au parlement de Paris. Entre temps, en 1647, son père le marie à Marie Héricart, alors âgée de 14 ans (1647). Mais ce mariage de complaisance n'est pas un mariage heureux. Et malgré la naissance d'une enfant, Charles, en 1653, La Fontaine ne fut jamais ni un bon mari, ni un bon père. En 1652, La Fontaine reprend la charge paternelle de Maître des Eaux et Forêts. En 1672, il vend l'intégralité de cette charge.
Lorsque le travail lui en laisse le temps, il monte à Paris rencontrer ses amis. Sa vocation poétique s'éveille de plus en plus. Il passe de longues heures à lire Malherbe mais admire aussi les écrits de Rabelais, Boccace, ... Il traduit l'Eunuque de Térence (1654), compose une comédie, Clymène vers 1659, et un poème: Adonis, qu'il offrit à Nicolas Fouquet, alors surintendant des finances.
Il entre à cette époque au service de Fouquet. Il lui dédie «le Songe de Vaux», ainsi qu'une trentaine de poèmes prévus par contrat. Au moment de la chute de Fouquet, La Fontaine reste son plus fidèle défenseur. Cette fidélité à Fouquet lui valut rapidement la haine de Colbert, puis celle de Louis XIV lui-même. Peu après, il se lie intimement avec Molière, Boileau et Racine et écrit «les amours de Psyché et Cupidon», charmant roman en prose entremêlé de vers(1669). En 1684, il est élu, non sans mal à l'Académie, au fauteuil de Colbert. Il est un excellent académicien, régulièrement présent aux séances. La vieillesse et la maladie amenèrent sa conversion (1692). Il est obligé de renier ses écrits licencieux. Il meurt en 1695.
Les animaux malades de la peste, La Fontaine
Les Fables de La Fontaine constituent la principale œuvre poétique du classicisme, et l'un des plus grands chefs d'œuvre de la littérature française. Il a cherché à accorder le discours narratif et le rythme poétique. Il peint ainsi une société principalement animalière.
Une fable est un genre narratif, bref, court rédigé en vers. La fable délivre une morale qui peut se situer au début, mais aussi à la fin de celle-ci, après la partie narrative. La Fontaine met en scène des personnages typiques souvent représentés par des animaux.
Dans ce poème, la société évoquée est en fait la réplique du milieu impitoyable de la cour et la société du Grand Siècle. La Cour désigne à la fois le lieu mais aussi les courtisans. L’auteur cherche à montrer que c’est un monde des apparences et il fait aussi le portrait d'un souverain autoritaire, jaloux du pouvoir. La fable animalière est pour lui enfaite une façon de détourner la censure. Il aborde la guerre, la loi du plus fort et la loi corruptrice. Tous les niveaux de la société apparaissent: riches et pauvres; forts et faibles. La devise de La Fontaine est " Instruire et plaire ".
Commentaire
I) Un récit enlevé
A) Un contexte dramatique
L'histoire est contée ici avec une certaine gravité. Le fabuliste utilise des effets de tabulations donnant à l'anecdote rapportée un cadre solennel. Avec l’apparition au vers 4 du mot " peste ", se trouvant aussi dans le titre, La Fontaine retarde son emploi et montre à quel point le mal est redouté. Il accentue cet effet en le mettant en relief en début de vers. On note également un vocabulaire appartenant au registre dramatique: " Mal "; " terreur "; " fureur "; " frappe "; " Achéron ". Il y a une multiplication des négations: " nul "; " ni ". Il utilise tout ça pour montrer qu'il n'y a plus signe de vie. La peste anéantit tout sorte de signe de vie: " l'amour "; " la joie "; " le plaisir ". Au vers 13 et 14, le rythme devient décroissant, il y a une chute à la fin de cette première strophe. La peste est une punition du Ciel: " Mal que le Ciel en sa fureur / Inventa pour punir les crimes de la Terre" et " Je crois que le Ciel a permis /Pour nos pêchés cette infortune ". On remarque une majuscule à " Ciel "; l'expression " céleste courroux "; ces thermes renvoient à la colère divine qui a été envoyé aux animaux pour qu'ils expient leurs fautes. L'auteur souligne la culpabilité des animaux: " pêchés "; " crimes ". Dans ce contexte d'une certaine gravité, la Cour de Justice exige une confession publique afin de désigner le coupable à donner en sacrifice. La Fontaine met en place un rituel solennel qui introduit la notion du bien et du mal mais aussi la figure du divin d'un dieu vengeur. C'est dans ce contexte que la justice va devoir être rendue et cela rend à la cour de justice un pouvoir suprême capable d'apaiser la colère des Dieux. Pourtant, le discours des animaux va révéler l'hypocrisie de chacun et montrer la particularité de cette assemblée de la nation.
B) le discours des animaux
Le discours rapporté directement entre guillemets va donner une certaine vivacité au récit en même temps qu'il renforce la gravité de la situation. La parole de chacun prend une importance vitale. Il est intéressant d'étudier le discours de chaque animaux :
- le lion : il joue le défenseur de la justice, mais n'est pas un chef si honorable. Il prend le premier la parole afin d'introduire la séance et va faire son " mea culpa " avec une apparente bonne foi: " je me dévouerai donc ". Toutefois; l'atténuation qui suit montre qu'il s'agit pas ici d'une confession formelle visant à encourager celles des autres animaux : le vers 32 suggère qu'il n'est pas le plus coupable. Il apparaît en position de force, irréprochable en toutes circonstances. L'aveu de ses fautes révèle pourtant une cruauté sans borne puisqu'il s'attaque à des êtres innocents: vers 26-29.Que penser d'une telle assemblée dirigée par un tel personnage?
- le renard: le discours flatteur du renard vient donner raison au lion, ce qui renforce le pouvoir de celui-ci. Le renard utilise un discours particulièrement marqué à l'égard du Lion: " Sir "; " bon roi "; " délicatesse "; " scrupules ". Il fait un véritable plaidoyer en faveur du Lion. Il incarne le courtisan, hypocrite et flatteur et se contente de commenter l'attitude du roi en ne confessant aucune de ses fautes.
- Les paroles des autres animaux ne sont pas rapportées. Cette ellipse renforce le fait que l'assemblée ne prête pas attention à leurs cas et n'est pas disposé à considérer leurs fautes. La formule " on n'ose à peine approfondir" exprime la volonté commune sous l'emprise du lion. Enfin, l'intervention de l'âne qui arrive à la fin du Conseille le désigne à priori comme la victime idéale. La sincérité avec laquelle il reconnaît ses fautes " je n'en avais nul droit " rappelle la sincérité fausse du Lion et met l'accent sur l’inégalité des crimes commis. Cependant, l'âne ne se situant pas dans le camp des gens querelleurs et des puissants ne profite pas de la bienveillance commune et soulève l'indignation générale " A ces mots on cria haro sur le baudet ". C'est donc un bouc émissaire. Ici, La Fontaine dénonce la loi du plus fort, il attaque le Roi et le fonctionnement de la justice.
II) Les intentions du fabuliste
Cette fable développe une argumentation indirecte.
A) La Satire: le registre satirique
La satire est la critique des défauts et des crimes de la société ou d'un homme. Souvent, elle commande l'ironie sous un ton railleur. Pour dénoncer les inégalités de la société et aussi de la partialité de la justice, La Fontaine a recours à l'ironie et à l'humour à plusieurs reprises. Le Lion, tout puissant, est tourné en ridicule. Son discours dément l'ardeur d'expiation affichée au vers 30 qui montre que le Lion n'est pas crédible dans son rôle de justicier. Cette attaque est adressée au roi directement. L'association entre le Roi et le Lion est d'ailleurs explicite dans le discours du Renard: " Sir "; " Bon Roi ". La flatterie du Renard est ironique, il faut sans aucun doute entendre le contraire. Le vers 60 et les suivants expriment en réalité l'indignation du narrateur et soulignant l'innocence de l'âne. La Fontaine exprime son point de vue à travers ces procédés. Le vocabulaire utilisé montre clairement dans quel camp se trouve l'auteur:- vocabulaire mélioratif à l'égard des victimes (exemple vers 13)- Vocabulaire péjoratifs: " gens querelleurs "; " offenses "; " harangue " (= discours arrogant). Ainsi donc, comme le montre La Fontaine ceux sont les puissants qui rendent la justice et en toute impunité. Cette fable porte une morale et il s'agit ici au-delà d'une critique de donner une leçon.
B) La morale, la leçon: le registre didactique
La devise de La Fontaine est " plaire et instruire ". La morale exprime l'enseignement contenu dans la fable et appelle la réflexion du lecteur. Par l'adresse qui est faite par le pronom personnel " vous ", il s'agit bien ici d'impliquer le lecteur dans l'opinion qui est défendue. Et donc forcément de faire réfléchir. La morale reprend explicitement l'opposition évoquée tout au long du récit: les puissants d'un côté, les misérables de l'autre. C'est une synthèse. La cible est clairement désignée. " Les jugements de Cour " est ici la Cour de Justice. La critique est formulée avec conviction. Le futur lui donne une valeur de vérité générale. Il s'agit ici de mettre en garde le destinataire contre la partialité (ou le caractère arbitraire) de la justice qui applique la Loi du plus fort. Ce récit a une valeur d'exemple. C'est un raisonnement inductif.